Le manque d’analyses indépendantes et la forte influence de la propagande gouvernementale rendent complexe la formation d’un tableau clair des événements qui ont suivi la destitution du dernier président démocratiquement élu. En conséquence, l’avenir semble d’autant plus incertain.
Les coups d’État dans la région sahélienne semblent souvent se concentrer au troisième trimestre de l’année. Récemment, les militaires maliens ont célébré le quatrième anniversaire de la destitution d’Ibrahim Boubacar Keïta, survenue le 18 août 2020. Cet événement suit de près le premier anniversaire du coup d’État au Niger, où le général Abdourahamane Tiani a pris le pouvoir le 26 juillet 2023, et précède la commémoration du 30 septembre 2022, date à laquelle le capitaine Ibrahim Traoré a assumé la direction du Burkina Faso.
En prévision de ces anniversaires significatifs, le gouvernement malien a décidé, le 10 juillet dernier, de lever la suspension des activités politiques des partis et des associations. Cependant, la liberté de critique semble encore avoir du mal à se rétablir pleinement, comme l’a observé le musicien ivoirien Tiken Jah Fakoly, pour qui le Mali est une deuxième patrie. Malgré quelques rares voix courageuses, l’influence pernicieuse d’une rhétorique révolutionnaire continue de compliquer une évaluation approfondie et objective des quatre dernières années. Le travail d’enquête de la presse et des organisations spécialisées reste largement limité.