Le Gouvernement respectera-t-il la volonté des Italiens ou mettra-t-il les mains dans les poches du Tiers Secteur ? La législation actuelle impose une limite maximale de 525 millions d’euros aux fonds destinés au 5×1000 ; cependant, l’explosion des signatures en 2023 entraînera le dépassement de ce seuil de plus de 20 millions d’euros… qu’en adviendra-t-il ?
En 2023, plus de 17 millions d’Italiens ont choisi de destiner leur 5×1000, avec une augmentation de plus de 700 mille signatures par rapport à l’année précédente. Déjà en 2022, les signatures avaient augmenté de près de 200 mille après deux années de déclin, mais 2023 marque un véritable record.
Cette croissance de l’adhésion au 5×1000 est un signal important, surtout à une époque où la participation politique est au plus bas, avec des taux d’abstention dépassant 50 %, non seulement chez les jeunes. De plus, le bénévolat dans les organisations traditionnelles montre des signes évidents de fatigue également en raison d’une législation qui, au lieu de le favoriser, semble préférer mettre des bâtons dans les roues.
Cependant, une menace sérieuse pèse sur le 5×1000 : le plafond budgétaire fixé à 525 millions d’euros. Cela signifie que, quel que soit le montant effectivement destiné par les contribuables, l’État ne versera pas plus aux entités que ce qui est prévu avec ce seuil. Cette limite représente, à mon avis, une escroquerie légalisée dans le plus triste « style italien » au détriment de ceux qui croient au système du 5×1000, aux organisations à but non lucratif et aux bénéficiaires des projets soutenus.
Le Ministère de l’Économie et des Finances n’a pas encore révélé le montant total des sommes destinées par les contribuables, mais en multipliant les 730 000 signatures supplémentaires par la valeur moyenne du 5×1000 par déclaration de revenus (environ 32 €), on constate que le plafond sera dépassé de plus de 23 millions d’euros.
La croissance de l’adhésion au 5×1000 dans ce contexte est particulièrement significative, mais l’épée de Damoclès du plafond budgétaire continue de pendre au-dessus des têtes des entités du Tiers Secteur.
La Présidente du Conseil Giorgia Meloni et le Ministre de l’Économie et des Finances Giancarlo Giorgetti devront clarifier s’ils respecteront la volonté des contribuables ou s’ils ont l’intention de retirer des ressources aux entités bénéficiaires, toutes engagées dans des activités d’intérêt social auxquelles souvent le système italien ne parvient pas à faire face. Compte tenu du succès croissant du 5×1000 ces dernières années, le plafond devrait être supprimé dans le respect des choix des Italiens.
Cette situation nécessite une réflexion profonde sur la volonté politique de soutenir réellement le Tiers Secteur, qui pallie les lacunes de l’État dans des domaines cruciaux comme l’assistance sociale, la santé, la coopération internationale et l’éducation.
Le gouvernement actuel a à plusieurs reprises montré une inquiétante indifférence, sinon une aversion ouverte, envers le Tiers Secteur, préférant les coupes et les restrictions qui touchent les plus vulnérables et les organisations qui les soutiennent.
Il est temps que ce gouvernement prouve qu’il est vraiment au service des citoyens et non de ses propres intérêts. La suppression du plafond du 5×1000 serait une première étape concrète pour respecter la volonté populaire et soutenir efficacement les organisations à but non lucratif qui travaillent chaque jour pour améliorer notre société ; celle que ce gouvernement « devrait » servir.