Cette année, le HCR prévoit que le nombre de personnes forcées de quitter leur foyer en raison de la guerre, de la violence et des persécutions dépassera le nombre record de 130 millions. Il y a actuellement environ 114 millions de personnes déplacées, dont plus de la moitié sont des femmes et des filles. La question des violences sexuelles lors du parcours migratoire est le drame dans le drame. Même si les statistiques disponibles ne reflètent pas pleinement l’ampleur du problème, elles indiquent qu’une femme sur cinq a été victime de violence de ce type. Les urgences humanitaires ont tendance à toucher plus durement les femmes et les mineurs : au Tchad, par exemple, la majorité des réfugiés fuyant le Soudan sont des femmes et des enfants, et une grande partie de ces femmes se retrouvent obligées de s’occuper de leurs enfants dans la solitude. Une situation similaire se produit dans le nord du Mozambique. Les données relatives à l’Italie confirment cette tendance : les femmes qui traversent la Méditerranée pour échapper à des situations dangereuses sont confrontées à des dangers très graves. Les prisons libyennes, tristement célèbres pour leur violence, ne représentent qu’une partie du problème. En 2023, l’Italie a vu arriver par la mer plus de 157 000 réfugiés et migrants, dont seulement 10 % de femmes, mais qui subissent souvent des violences sexuelles en cours de route, conduisant parfois à des grossesses non désirées. Bien que l’Italie ait mis en place des mesures pour soutenir les victimes de violence de genre, conformément aux normes internationales, des lacunes importantes subsistent dans l’application concrète de la réglementation, notamment en ce qui concerne la reconnaissance et l’intervention contre la violence de genre au niveau national.